L’hospitalité : Un terme absolu ?


Dans le même ordre de distinction, nous pouvons avancer que l’hospitalité n’a rien d’un terme absolu, bien au contraire, l’hospitalité a toujours pour corollaire l’inhospitalité. L’hospitalité comme nous l’avons dit précédemment c’est faire espace à un autre, on peut le comparer à l’image du don, ainsi que le ferais Marcel Mauss mais un don qui ne nécessite pas forcément un contre-don.

 

Dans le même ordre d’idée, à a thématique de la «coopération et de la solidarité », nous pouvons avancer l’omniprésence de la thématique du « rejet et de la défiance ». Cependant, il n’en demeure pas moins qu’au-delà de ces différentes oppositions, nous notons tout de même que dans le cadre de cette relation accueillant-accueilli, il y’a une véritable co-construction qui s’opère, un accompagnement quine se fait pas de manière unilatérale mais à deux, ensemble car dans cette relation il y’a une certaine curiosité de part et d’autre et il s’agit en somme de faire ainsi de l’hospitalité un « sentiment naturel ».

 

Dans le cheminement de l’ « intégration » dirait-on du migrant , nous notons une similitude avec celle du rituel de Van Gennep en ce sens que celui-ci comporte trois phase qui va de la marge (lorsque le migrant est comme relégué au sein de la société) , à l’agrégation (où nous parvenons à une conclusion solennelle généralement positive) en passant par la période de l’entre deux (qui est la période du transit et qui peut être dans notre cas rapprocher à la structure du Forum Réfugié où les migrants sont en attente de l’octroi du statut de réfugié). En outre cette position juridique n’est pas sans nous rappeler sa position géographique dans la ville, il occupe pour la plupart du temps « toujours des espaces intermédiaires » , il se situe donc dans un entre-deux , situé à la fois dans le centre et la périphérie, situé entre espace privé et espace public, il est incertain dans sa condition.  [1]

 

Ici, à l’attitude de se montrer « réservé et distant », nous postulons une nécessité de raviver le sens de l’hospitalité.

 

En définitive, le migrant connait tous les recoins de la ville et pour cause il les explore avec toujours cette illégalité qui ne l’empêche de le délier de son joug...


[1] Ce qui n’est pas sans nous rappeler ici l’ouvrage de Abdelmalek Sayad « L’immigration ou les paradoxes de l’altérité » où il nous est exposé que l’immigré est toujours dans une situation d’incertitude