Chronique d'une " Meuf-in-stage "


Ce soir, samedi 15 avril, je vais au Rita-Plage assisté au meuf-in. J’y vais avec ma colocataire qui connaît bien Etienne. En partant de chez moi, je n'étais vraiment pas motivée mais je me suis souvenue des paroles de Marlène qui disait que la programmation de ce soir serait géniale. Un groupe complètement déjanté est descendu de Lille pour jouer.

 

J’arrive en retard au Rita-plage. Le spectacle a déjà commencé. Sur la petite scène, deux femmes blondes d’une trentaines d’années, elles lisent. Au fond de la scène sont entreposé des instruments. Une batterie bleu pailleté attire mon attention .Leur textes sont sur des pupitres. Elles se renvoient la parole comme des balles de ping-pong. Comme j’arrive en cours je ne comprends pas grand chose. Le texte lu porte sur la guerre racontée par une femme.

 

Je comprends au fur et à mesure que ce sont de courts textes qui sont lus. Un parle du plaisir féminin et de la découverte de la masturbation au autre d’Agatha Christie sur une femme qui a assassiné son mari, un autre sur comment fabriquer un homme à la manière d’une recette de cuisine. Les deux lectrices s’arrêtent mette de la musique, répètent une dernière fois les références des texte lu précédemment et re-explique le concept de ces lectures. Dans la salle, circulent des fiches sur lesquelles le public peut choisir quelle autrice il veut entendre. C’est bien le terme d’autrice qui est utilisé. Même si j’ai ma petite idée, je n’ai pas eu l’opportunité de leur demander pourquoi elles utilisent ce terme précisément. Ces fiche sont écrite à la manière de menue comme dans les restaurants avec des formules ou des textes à la carte.

 

A force de venir, je reconnais quelques personnes et l’on vient me dire bonjour, notamment Emma la salarié qui est à l’accueil et qui tient la caisse d’entrée à prix libre. Etienne et une autre personne rencontrer la veille. Après quelques minutes, les deux femmes remontent sur scène pour la deuxième partie et les lectures reprennent. La salle se tait. Tout le monde écoute attentivement. Depuis le début je suis sur une toute petite chaise accolé au bar près de la porte. Je ne suis pas très à l’aise. J’ai même hâte que ça finisse pour pouvoir bouger librement.

 

A la fin de la présentation Marlène intervient. Ce soir c’est le vingtième meuf-in et le 2ème anniversaire. Elle rappelle aussi qu’il y aura de la “bouffe”: une assiette végétarienne toujours pris libre. L’argent sert à financer les projets tel que les meuf-in-stage.

 

C’est au tour des cousines machine de s’installer. Ces d’elles dont j’entend parler depuis plusieurs semaines et qui apparement valent le détours. Pendant ce temps de pause je vais voir Julie. Ce soir il y a vraiment du monde, j’ai du mal à me déplacer jusqu’au fond du bar. J’en profite pour rendre des affaires de cuisine que j’ai emprunter la veille pour notre soirée (voir l’article vendredi 13). Malgrés ce moment de battement entre les deux spectacle, le volume sonore de la salle reste à mon avis très bas. C’est agréable de pouvoir être dans un lieu public avec autant de monde mais sans le dérangement sonore qui me fatigue très vite.

 

Deux autres femmes montent sur scène. Elles sont en robe de marié et chacune portent un long voile, un collier de perles et des gants blancs. C’est un spectacle qui alterne reprise de chanson très connues et paroles. La marié à ma droite commence par roter, elle boit sans gène un demi de bière. Les deux mariées commence par chanter une mythique chanson du dessin animé blanche-neige. C’est une interprétation douce mais drôle. La femme à ma gauche sort un faux petit  oiseau vert de son décolleté. Ce qui produit instantanément les rires du public. La deuxième chanson est acapela c’est-à-dire sans accompagnement instrumental. Et quand elles bougent leur poitrine on entend des grelot. C’est impressionnant tout ce qu’elles ont dans leurs décolletés. Au même moment, celles droite dévoile une flûte en bois peu après elles sortes des lunettes de soleil. Elle interprète le célèbre thème de Titanic mais en changeant les paroles. Durant leur performance, elle ont beaucoup d'interaction avec le public, notamment pour demander si elle parle assez fort ou pour blaguer certain. Les chansons s'enchaînent sur le même principe: reprendre des chansons en changeant les paroles et surtout en chantant en français pour les chansons anglophones.

 

Les rires sont de plus en plus fort, mais quand elles commencent une chanson parlant des violences conjugales, la salle se tait instantanément . Mais une fois la chanson fini, les blagues repartent de plus belles et le public rit, chante.

Elles commencent à chanter la chanson phare de la reine des neiges et je me demande bien pourquoi elles ont choisie celle-ci. Mais arriver au refrain elles le proclament à la manière d’un slogan de manifestation. La seule phrase qu’elles change est “mes choix sont pour moi le prix de la liberté”.

 

La chanson suivante est en anglais. C’est la femme à gauche qui chante, sa version est très soignée, très douce, bref très féminin. Pour les non-anglophone, la femme de droite reprend la chanson en français mais cette fois ci plus rock  et moins soigné.

Ces deux femmes ont mis de la bonne humeur, elles dégagent du charisme et par leur humour complétement loufoque elles ont convaincu la grande majorité du public qui applaudit avec ferveur.

 

Le spectacle est fini et c’est l’heure du repas. Il y a vraiment du monde ce soir et Marlène dit d’empiler les chaise et de les mettre dehors pour qu’il y ait de la place pour tout le monde. Il y a beaucoup d’hommes, c’est presque 50/50 entre hommes et femmes, c’est impressionnant! Et ça invalide l’idée que les meuf-in-stage ne sont que des moments d’entre-soi féminin.

 

Sur l’ardoise près de la cuisine il y a marqué que l’assiette de ce soir est “Fricot d’herbe d’épinard au bleu, avec du riz et une sauce tomate au romarin d’Arèse. Prix libre (indicatif 5€” Les deux tiers des gens prennent l’assiette. Comme à chaque fois elle est succulente et j'apprécie tout particulièrement la cuisson du riz qui est parfaite.

 

Pendant ce temps, le groupe suivant s’installe sur scène. Elles sont trois, une à la petite batterie bleu à paillettes, une aux clavier, et une à la basse à six cordes. Elles prennent tellement de place que la bassiste doit jouer hors de la scène. Elles font les balances et commence à projeter des image sur le fond en velour noir, on y lit GE(I)KO BAM.

 

La salle s'est vidée, nombreux sont ceux qui sont dehors pour fumer ou pour prendre l’air ( car il fait vraiment chaud à l’intérieur). Le concert commence et la salle se remplit de nouveau. On peut qualifier leur musique d’électro/futur soul. Elles expliquent qu’elles sont toutes les trois compositrices. pendant leur performance, elles communiquent par signes: regard d’approbation, petits acquiescement de tête, clin d’oeil. Toutes les trois ont le sourir, elles rigolent entre elles. On ressent donc une grande complicité entre les musiciennes.

 

le concert se finit et je suis fatiguée. Je décide de rentrer seules, ma colocataire reste pour discuter. J’ai vraiment apprécié cette soirée. Sur le chemin je me demande pourquoi j'apprécie autant les meuf-in-stage. Ce sont des soirée où je découvre des artistes en tous genres. Je suis toujours surprise car je ne sais pas à quoi m’attendre.