Notre démarche au premier semestre


L’objectif premier était de montrer que le terme “engagement” recèle différentes acceptions. Ici l’art est notre point de départ. C’est à partir de cette notion que notre raisonnement et notre démarche d’enquête c’est construit : l’art comme mode d’engagement à Villeurbanne. C’est pourquoi dans cet article nous allons revenir sur notre travail effectué au premier semestre et comment ils nous a mené à notre terrain actuel.

Les formes d’art que nous allons développer s’inscrivent presque toutes dans des processus d’institutionnalisation. En effet, ces pratiques artistiques ont lieu dans des cadres institués et reconnus par la ville de Villeurbanne.  Ces structures d’accueil des pratiques artistiques ont un discours commun porté sur l’accessibilité des arts aux publics les plus divers. Aussi dans la performance, l’artiste prend conscience de son appartenance à la société et prend part au débat en donnant corps à sa pensé par l’art sous toute ses formes.

           Notre premier objectif a été d’identifier les différentes structures impliquées dans la diffusion de l’art sur Villeurbanne. Entrer en contact direct avec les organismes est essentiel afin de comprendre leurs enjeux artistiques, leurs objectifs et leur place au sein de la ville de Villeurbanne; en d’autre mots se créer un réseau.

  Dans un premier temps nous avons contacté le tnp (Théâtre National Populaire). Il nous semblait évident de ne pas passer à côté de cette institution. Ainsi, nous avons rencontré Laure Charvin, secrétaire générale. La discussion portait principalement sur les enjeux du théâtre populaire et des moyens mis en place afin de rendre accessible l’évènement culturel, qu’il soit le théâtre (spectacle ou cours de théâtre) ou encore l’opéra. Nous n’oublions pas que le TNP est une figure dominante sur la métropole lyonnaise mais aussi à l’échelle nationale. Il est évident que le discours des acteurs du TNP est un discours pensé et préparé.

  Avoir une approche comparative des organisations culturelles est un de nos objectifs. Ainsi, dans le but de créer et dégager des liens entre nos contacts, nous sommes entrées en relation avec le Théâtre de l’Iris. Son rayonnement n’est pas aussi marquant que celui le TNP mais il détient une place importante au sein de la commune ; il accueil des ateliers théâtraux dont une formation professionnalisante.

Il nous a été conseillé de contacter le Toï -Toï, qui est un bar organisant très régulièrement des concerts, ce qui a été fait. Implanté sur Villeurbanne depuis une dizaine d’années. Il serait intéressant de pouvoir avoir un regard critique sur l’évolution de ce projet en comprenant de quelle façon il interroge la commune et ses habitants (programmation, enjeux, objectifs, …) ainsi que sa manière de défendre les artistes locaux.

  Dans la continuité, nous retrouvons la compagnie Komplex Kapharnaüm (KK) qui interroge l’espace scénique et l’espace public. Elle propose des interventions artistiques innovantes, adaptées aux contextes de chaque territoire. Leur lecture spécifique de la ville apporte un regard nouveau et innovant dans leur approche artistique. Cependant le Komplex Kapharnaüm n’a jamais répondu à nos mails.

  Plusieurs rencontres avec l’iac (Institut d’Art Contemporain) nous permettent d’illustrer nos derniers propos. Dans le cadre de la visite de l’exposition "Rendez-vous 17" (14° Biennale de Lyon) nous apprenons qu’il s’agit d’une jeune création internationale proposant de renforcer les liens entre différents cercles de compétences. Une pluralité de l'expressivité artistique ouvrant des perspectives accrues aux artistes sélectionnés ; du Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul au Britannique Ryan Gander en passant par la suédoise Nathalie Djurberg, on trouve une volonté d’ouvrir l’art contemporain au grand public. A terme, l’objectif est de proposer un espace de rencontre collective, d'expressivité afin de faire croître et de rendre accessible la production artistique contemporaine. pour ce faire, des ateliers artistiques pratiques et des résidences d’artistes ont lieux (encadrés par des professeurs d’école d’Art). Comme pour le TNP, l’IAC occupe une place prépondérante sur Villeurbanne. Nous prenons en compte que le discours porté par cette institution peut être en décalage avec les discours des visiteurs. L’iac perpétue encore une forme d’élitisme et les visiteurs sont en général un public averti.

De notre entretien avec Monsieur Noirjean directeur de l’urdla est en ressorti l’importance d’une histoire dense est complexe. L’urdla naît à Lyon, en 1978. Ce sont quelques artistes qui s'associent pour sauver de la destruction des presses d’une imprimerie lithographique en faillite. L’urdla s’inscrit dans un contexte politique de décentralisation culturelle. Ainsi l’URDLA a assumé sa part d’engagement pour une diffusion démocratique de l’art vivant tout en affirmant son indépendance à l’égard des modes et du marché. L’urdla est animée entre autres par des ateliers lithographiques et typographiques. Il y a aussi une galerie d’exposition et de rencontres, une librairie, un magasin où sont proposés à la vente plus de 2000 estampes. De ces expériences, de ces échanges avec des centaines de peintres de toutes générations et nationalités, l’urdla a acquis une place prépondérante en Europe parmi les éditeurs d’estampes.

 

 Nous avons été à plusieurs reprises la rencontre du Rita-Plage que ce soit pour un entretien ou en observation le soir lors de spectacles. Avec le Toï-Toï, le Rita-Plage se démarque par son statut. En effet, ce n’est pas une grande institution reconnu par la ville mais une petite entreprise. Faisant office de cantine le midi et de bar le soir, les gérants ont aménagé une scénette où des artistes en tous genres peuvent se représenter (théâtre, concert, ateliers de couture, marionnette, ...). Leur démarche est de sensibiliser leur public aux causes féministes et lgbtqi+. Nous avons choisis de travailler avec eux pour leur thématique qui est le genre et par les moyens qu’ils mettent en place, la non-mixité choisie. Leur enjeux sont véritablement contemporains.