Conférence - Paris Sorbonne Michel Foucault, une Esthétique de la pensée Octobre 2017


L'objectif est de montrer que le terme "engagement" recèle différentes acceptions et qu'il est difficile de définir exactement ce terme ; qu'il soit politique, artistique, passif, symbolique, il va de soi que nous devons tenir compte des possibilités d'analyse que cela suggère. 

La conférence avait pour fil directeur l'engagement de Michel Foucault dans les arts et la littérature. Il s'agit d'une présentation générale du parcours de ce dernier et d'une discussion sur sa représentation de l'art à partir du thème de la visibilité. Ce concentrer sur l'art plastique permet d'ouvrir une approche des arts performatifs, dont nous expliquerons de façon plus détaillé les enjeux et questions que cela pourrait suciter au sein de notre travail. En effet, on apprend que Foucault pense " la valeur de pratique artistique comme instrument de critique de la philosophie de la modernité ", serait-ce une façon d'exprimer une opinion ? de se sentir engager ? peut-on parler d'engagement dans un but de transformation, d'évolution ? 

 

Dans le but de "sortir l’art de sa réduction esthétisante", la question de la cartographie du visible est au coeur du sujet et peut être abordé dans le rapport réalité-représentation au sein d'une mise en scène de l’existance.  

Par exemple, dans une optique de desconstruction de la représentation occidentale, il affirme que la révolution de la peinture au XVème est un rapport à la géométrie, n'étant pas qu'esthétique. Cette remise en question du rapport représentatif du sujet au réel est un premier pilier de la cartographie de ce qui est visible. Foucault essaie de refaire l'histoire de la penser comme une histoire de la relation sujet-objet via des éléments iconographiques. Nous pouvons parler de "mise en distance" permettant de montrer que la phénoménologie n’est que la reprise de la corrélation des signes entre le sujet et l’objet. L’essence du monde reste l’essence que l’homme donne au monde. Ainsi le concernant, l'enjeux est de sortir d’une conception stérile de la perception ; c'est le primat de l’expérience perceptible. 

Foucault rappelle à plusieurs reprises que son écriture et sa pensée doivent être une forme d’expérience, qui doit transformer celui qui lit son texte. Nous pouvons alors penser à une forme d'engagement mettant le discours à l’épreuve du réel : une réflexion comme possibilité de transformation. 

En effet, l'Expérience performative illsutre cette notion de transformation  ; " Ce qui compte, c’est la transformation de ceux qui observe la performance ", cite une théoricienne Allemande dont j'ai ommis de noté le nom. 

 

Marina ABRAMOVIC 

Son expérience Rythme zéro (1974 ) 

 

Une volonté de repousser les limites de son corps afin de stimuler l'action du public. Une salle emplies de spectateurs/acteurs, une table garnie de 74 objets de tous types, une femme à disposition du contexte et l'expérience commence. " Une artiste qui repousse les frontières du potentiel physique et mental ", Marina, met durant 6h son corps à disposition de l'audiance, afin de tester les limite de ce dernier et de l'esprit. De la tendresse à la violence (le groupe se scinde en deux), il s'agit d'une des performances les plus dangeureuses de sa vie. 

 

 

 

 

Son expérience Lips of Thomas (1975, 1993,2005)

 

Lips of Thomas est une mise en scène de façon dramatisée et violente de la mutation du réel.  L'auto-mutilation ; elle réalise un pentagram sur son ventre à l'aide d'un rasoir, se flagelle, congèle son corps sur des blocs de glace,... A la différence de l'autre expérience où le public l'ignore totalement Marina après l'avoir violenté durant des heures, ici il intervient ; ne participant initialement pas directement à l'expérience. Sa douleur, non manifesté, est trop réelle ainsi le public devient également acteur et la barrière entre fiction et réalité est brisée.  

 

L'exigence critique de la démarche de Foucault pose les mêmes défit que la perfermance pose à l’art : faire agir et régir dans un mouvement, par l'invention de nouvelles règles. Cette pratique pourrait être désignée comme une expérience transformatrice et expérientielle qui passe par un spectacle de soi. La performance est à la fois l'action et le spectacle, une mise en scène d’un geste prenant sens dans un rassemblement collectif ; ci le corps est perçu comme un instrument de procédé de transformation.

 

Lors d'une interview avec Télérama publiée en 2012, Marina nous dit : 

 

Quelles étaient vos limites ?

Pour mes performances, je définis un scénario et ensuite je vois jusqu'où je peux aller. Les plus dangereuses sont celles qui sont sous le contrôle du public. Une fois, dans les années 1970, j'avais mis différents objets et un pistolet sur une table et les gens pouvaient en faire ce qu'ils voulaient. Ils s'en sont emparés pour m'agresser avec une extrême violence. Ça révèle beaucoup de choses sur la nature humaine.

Cette violence est-elle envisageable aujourd'hui ?

Non. Dans les années 1970, la performance permettait aux gens d'exprimer la violence qu'ils avaient en eux. Aujourd'hui cette violence est omniprésente dans nos sociétés. Sur Internet, on voit des hommes en décapiter d'autres. Il n'est donc pas nécessaire que l'art en rajoute. Dans un monde contemporain aussi dur, dans un monde d'injustice où aucun pays ne peut plus servir de modèle, il est plus important d'offrir un amour inconditionnel. Aux Etats-Unis, par exemple, les gens n'ont plus de temps pour eux-mêmes. Il n'y a plus de contact humain, et cette solitude provoque chez eux une douleur intense. Il revient donc aux artistes de donner un sens spirituel aux choses, d'oxygéner la planète, de montrer la voie, de servir la société. Croire que nous pouvons rester tranquillement dans nos ateliers, quelle aberration ! Nous avons bien plus de responsabilités que cela. C'est pour cette raison que notre art se doit d'être perturbant, inquiétant,
 politique, social, divinatoire. " 

 

Ainsi, de quelle manière la réflexion sur l’art prend jour au sein du discours ?  Pensons à une nouvelle manière de prendre de la distance avec les concepts d' "art", de "représentation", d'"engagement". Cette façon d'appréhender l'art et ses répercutions peut nous interroger sur les limites personnelles que l'Homme est capable de franchir, par engagement et/ou volonté, dans un but de faire évoluer la pensée. Existerait-il plusieurs formes d'engagement ? Sous quelles formes se déploieraint-elles ? Cette appréhension de l'art ; de son propre statut et celui du public,  de l'effet du collectif, du rapport à son corps et par prolongation "des codes qui régissent la société" ; peut-elle être considérée comme un engagement politique ? religieux ? esthétique ? comme une reflexion sociale ? provoquerait-elle l'engagnement du public lui même ? 

 

Nous pouvons dès lors établir un lien avec une expérience réalisée au sein des murs du Théâtre de la Cité à Villeurbanne où une femme utilisait une scie circulaire pour s'épiler, se plantait des agrafes dans la peau pour faire tenir ses collants, cela "en ayant une allure de poupée". 


Bibliographie

 

http://www.telerama.fr/

http://youtube.com/

http://wikipédia.fr/

 

Conférence Sorbonne Paris - Michel Foucault